Mongolie Tour Part II - Centre et Nord

6ème jour. Encore une longue journée de traversées. Nous déjeunons chez une très aimable éleveuse de chèvres (photo 4), elle nous prépare des pâtes poellées à la viande, ce qui constitue avec les soupes de pâtes à la viande, la quasi totalité de la cuisine mongole. La pluie s’abat sans interruption aujourd'hui ; les routes se transforment en torrents, les torrents en rivières. Nous avançons en convoi de trois camionnettes pour s'aider mutuellement si l'on venait à s'embourber. Nous passons la nuit dans l'ancienne capitale des Khans, qui n'est plus qu'une petite ville bien calme au milieu des collines. Nous nous réchauffons autour du poêle de la yourte, les murs en laine de mouton gardent la chaleur toute la nuit.

7ème jour. La route a absorbé les eaux tombées la veille et notre camionnette doit se battre avec la boue. Notre progression est ralentie. Nous apercevons nos premiers yaks, sorte de vache à poils longs cousin du bison d'Amérique, broutant au milieu des champs de pierres du paysage. Dans l’après midi, nous arrivons finalement dans la vallée d'Orkhon, joyau du centre de la Mongolie, que nous explorons à cheval une fois que la pluie s'arrête. Pendant ce temps là comme chaque soir Gamba démonte, remonte, astique, huile, graisse son fourgon ; c'est robuste si l'on en prend soin ces choses là.

8ème jour. Nous commençons la journée par une randonnée qui doit nous mener à un temple niché au coeur de la forêt. Les pluies ont transformé le chemin certainement agréable en un champ de boue et de mouches, après une heure de commémoration de Verdun nous arrivons au sommet d’une montagne sur laquelle sont entassés des centaines peut être des milliers de pierres… C’est en fait un lieu de méditation comme il en existe de nombreux en Mongolie : deux moines vivaient ici et jour après jour descendaient dans la vallée pour remonter les pierres une par une et ainsi prolonger la montagne sacrée vers le ciel. Au retour la moitié du groupe se perd, nous rejoignons la camionnette un à un, Anou doit encore s’améliorer.

Les paysages ont maintenant des airs de vallée suisse. Nous dormons dans une famille d'éleveurs qui nous offrent du yaourt de yak.

9ème jour. Combien de rivières avons nous déjà traversé? Nous fonçons aujourd'hui vers le lac blanc où nous allons camper, mais sommes ralentis par notre première crevaison (photo 3). Nous roulons brièvement sur notre première route asphaltée en six jours.

Le soir Anou, nous apprend que Gamba ne mange plus avec nous car il trouve qu'il n'y a pas assez de viande. En effet Anou depuis quelques jours ajoute à la soupe de pâtes et de viande du dîner, une boite de petits pois, une carotte quelques fois un navet. Non pas de légumes, ici les hommes mangent de la viande et boivent de la vodka, on comprend mieux pourquoi on avait déjà l'impression de le vexer en lui proposant un verre de vin.

10ème jour. Nous sommes réveillés par un troupeau de yaks venu brouter entre nos tentes de bon matin. La traversée continue. Nous commençons à apercevoir de mignonnes maisons en rondin. Après quelques heures Gamba fatigué s'arrête, entre dans la première yourte sans toquer, s'assoie et allume la télé (photo 1). Nous le suivons et nous installons, la famille nous parcours des yeux puis nous offre un thé. Gamba zappe devant le téléviseur sans leur adresser la parole. Anou nous confirme que Gamba ne les connait pas, c'est une illustration de l’hospitalité mongole.

Nous repartons. Aujourd'hui le van souffre, les routes culminent à plus de 2000m et leurs conditions ne s'améliorent. Nous installons notre campement au hasard d’une vallée, à l'orée d'un bois où gît un cadavre de mouton. C'est le territoire des loups ici, il n'en faut pas plus pour effrayer Mylène. Gamba et Julien vont chercher de l'eau dans le ruisseau le plus proche. Puis Gamba allume quelques bouses de yak pour faire fuir les mouches pendant qu’Anou prépare le dîner (photo 4). Un berger qui passe par là avec son troupeau, vient boire un thé puis disparaît dans les ombres grandissantes de la vallée. Nous passons la soirée autour d’un feu digne d’un buché de l’inquisition. Toujours pas de loup à l'horizon

11 et 12ème jour. Nous approchons de notre dernier objectif, le lac Kovsgol, le lieu préféré des mongols, à la frontière avec la Russie. C'est là où l'on trouve les meilleurs chamans du pays nous a-t-on dit. Mais avant, nous nous arrêtons faire les courses dans une ville étouffante, Mörön (photo 1). Anou n'a pas de carte de crédit, elle demande simplement aux locaux de retirer pour elle en échange d'un virement...et ça marche, avec un peu de patience. Une dernière crevaison et nous arrivons au lac aux eaux transparentes et turquoises, long de 130 kilomètres.

Le lendemain, la journée est à nous, le van se repose, nous aussi. Nous en profitons pour explorer les rives du lac à vélo. Julien se baigne dans l'eau dégelée depuis un peu plus d'un mois.

Pendant ce temps la, Anou fait bouillir de l'eau du lac car elle a oublié d'en acheter, et il ne reste plus que de la confiture pour les sandwichs du déjeuner. C'est le bon moment pour partir, le reste du groupe lui va continuer par plusieurs jours à cheval dans la région, quant à nous, nous rentrons demain vers la capitale par 15h de bus.

Pour notre dernier soir Anou nous a préparé un barbecue mongol (cuit aux pierres chauffées) arrosé de vodka, puis le soleil se couche sur notre tour de Mongolie.