Mongolie Tour Part I - Désert de Gobi

Ca y est nous partons pour un tour de Mongolie de 12 jours, d'abord dans le désert de Gobi puis dans le centre plus montagneux. Un fourgon soviétique kaki de conception milieu des années 60 nous attend dans la cour, toutes options : amortisseurs à lames dernier cri, jantes alu brossées, autant de roues motrices qu'il y en a en contact avec le sol, quasi imperméable, compteur geiger... Nous serons en compagnie d'un couple de géologues espagnols, d'un géant italien, d'une guide, Anou qui fait ça pendant les vacances d'été et du chauffeur de l'engin, Gamba, qui charge les derniers bagages. Et c'est parti, cap sur le désert de Gobi. L'asphalte laisse vite place à la poussière et aux graviers, le fourgon est extrêmement agile, il a l'air d'encaisser les bosses et les fosses comme quand il avait 20 ans. Il nous faudra quelques jours quand même pour s'habituer à être chahutés ainsi.

Arrivés après quelques 7h de pistes, nous découvrons la yourte dans laquelle nous allons passer la nuit, 5 lits sont disposés en rond à l'intérieur, à gauche pour les hommes et à droite pour les femmes, on ne plaisante pas avec la tradition. Le désert peut être brûlant, mais il peut aussi être très froid, un vent glacial s'engouffre dans la vallée ponctué de quelques pluies. Après une courte balade dans les canyons des alentours nous dînons dans la yourte du chef de famille. C'est décoré coquettement, un canapé, une armoire en bois joliment peinte, une table et 2 lits, son vieil uniforme fièrement pendu, une scie au dessus de l'entrée en guise de protection et un poêle pour les nuits glaciales. Il nous offre le snuff, une sorte d'encens à snifer pour s'enlever l'odeur des bêtes. Dehors ses fils s'occupent des troupeaux pendant que les femmes préparent à manger. Une moto pour ramener les bêtes, un puit pour l'eau et un fût de bière équipé d'un robinet en haut d'un poteau pour se laver. Les nomades changent de camps 3, 4 fois par an, afin de préserver la terre bien pauvre en herbes pour leurs bêtes. Les yourtes sont repliées en quelques heures et chargées sur des chameaux, ou en 2015, dans des camions.

Après dîner nous allons regarder le soleil se coucher, ses derniers rayons s'engouffrent dans la vallée rougeoyante, un troupeau de chevaux galope. Il n'y a absolument rien a l'horizon, ça y est notre voyage à travers les étendues immenses d'Asie centrale a commencé.

2ème jour. Le sable et les roches tant attendus du désert de Gobi remplacent doucement la poussière humide de la steppe. Les paysages oscillent entre splendide et magnifique. Nous croisons nos premiers chameaux. La famille chez qui nous trouvons le gîte ce soir nous accueille d'ailleurs avec du lait de chamelle qu'ils élèvent, nous assistons également à la traite et la tonte. La propriétaire nous apprend les avantages de l'élevage de chameau : les animaux peuvent se déplacer librement et reviennent toujours, alors que pour les chevaux les familles doivent les chercher à travers la steppe, demandant aux autres nomades s'ils ont vu leur troupeau passer. C'est noté, si on s'installe ici ça sera le chameau. Plus tard nous errons dans les dunes qu'a traversé Marco Polo. Le soleil se couche et fait fondre nos ombres immenses, pour laisser place à un ciel originel.

3ème jour dans le Gobi. Nous nous arrêtons ravitailler dans ce qui semble être une petite bourgade de quelques milliers d'habitants mais qui est en fait la capitale de la province où nous nous trouvons. Le marché se tient dans les coffres des camionnettes, on y trouve pastèques, lait, concombres et moutons tout juste égorgés. Nous profitons de ces rares chances qu'offre le désert de Gobi pour faire les courses. En chemin nous pique-niquons à l'abri du vent qui souffle fort dans la région.

L'après-midi, la route nous amène dans les montagnes du centre Gobi. Nous nous arrêtons randonner dans la fameuse (ici) vallée du Kvol : sorte d'oasis vert au milieu du désert où gambadent des centaines de hamsters sous le regard attentif des aigles, et qui cache tout au fond des glaces éternelles (photo 2 et 3). Puis la grêle nous précipite vers la sortie.

Installés pour la nuit chez une famille pas très loin, au pied des montagnes avec une vue surplombant le désert, l'orage nous rattrape. Le soleil se couche encore une fois avec allure, un arc en ciel rouge découpe le ciel. Le soir nous apprenons le tarot à nos compagnons méditerranéens.

4ème jour. Nous longeons le flan des montagnes. La palette de couleurs est incroyable. Les nuages descendent sous l'horizon lointain.

Nous tombons au hasard des chemins sur un naadam local. Nous mangeons des beignets d'agneau le temps que passe un grain. Puis la fête commence, un troupeau de chevaux est rabattu par des cavaliers entre les deux rangées formées par la foule dans le stade qu'offre la plaine fabuleuse, alors des hommes se jettent sur les bêtes avec leurs lassos. Au début les chevaux sont vigoureux et traînent leurs audacieux assaillants au sol jusqu'à ce qu'ils lâchent prise. Puis ils tombent sous les coups répétés et se laissent capturer petit à petit. Les spectateurs sont plus fous encore que dans Ben Hur, un commentateur hurle dans son micro, c’est très prenant. A la mi-temps (7-6 pour les tuniques bleues d'après nos comptes) se tient un rodéo.

Photo 6 : Ou est Mymy?

Niveau : Attila

Puis nous reprenons la route vers la dune de Konghor, s'étendant sur plus de 200kms, elle offre une fois encore un paysage incroyable. L'appareil photo ne refroidit pas jusqu'au coucher du soleil. A noter que c’est la premiere yourte où nous logeons avec douche.

5ème jour. Nous mettons le cap au nord pour sortir du désert. Nous sommes partis de bonne heure car nous avons du chemin à faire. Nous nous arrêtons nous dégourdir les jambes aux Flamming Cliffs (photo2), où ont été découverts les premiers oeufs de dinosaures ainsi que de nombreux squelettes. Aujourd'hui le désert offre un autre visage, après les jours humides et donc cléments que nous avons eu, la chaleur brûle enfin, la terre est craquelée.

En fin d'après midi nous atteignons des collines verdoyantes, nous avons quitté Gobi et ses paysages variés. Nous visitons un temple détruit par les soviétiques dans les années 30, quand ils se sont débarrassés de quelques 30.000 moines mongols. Puis nous campons dans les environs. Quand nous campons Gamba dors dans le coffre de sa camionnette qu'il ne quitte jamais.