4ème Semaine : Mt Cook, Dunedin.

Nous n’avons pas grand chose à vous raconter cette semaine, nous avons passé la plupart de notre temps à l’intérieur de notre van à jouer au Scrabble ou à faire des mots croisés, sous plusieurs épaisseurs de couvertures, en attendant que le temps s’améliore un peu, dans ce pays où - comme l’a très bien dit un Kiwi que nous avons rencontré - "du point de vue de la météo, tout peut arriver". Notre stock de chaufferettes s’amincit de jour en jour, ce matin même le mercure affichait -3 degrés, coiffé de 60 km/h de vent et entre 30 à 40 averses par jour au bas mot, on s’approche de l’Antarctique et ça se ressent.

Nous parvenons quand même jusqu'au parc national du Mt Cook, le plus haut sommet de Nouvelle Zélande (3700m) et de l’Australasie, un continent qu’ils ont inventé ici pour que le Mt Cook en soit le point culminant, et qui rejette bien entendu les pays de l’Asie trop proches de l’Himalaya. La route qui mène au parc longe un splendide lac turquoise entouré de sommets, où l’on peut pêcher un saumon particulièrement délicieux, bien connu du touriste japonais. Nous faisons une courte randonnée du terrain de camping au lac Hooker où flottent quelques icebergs, et où souffle un vent à vous geler les yeux.

Nous redescendons la vallée du Mt Cook jusqu’à la côte orientale et la ville de Oamaru dont l’architecture victorienne est le lointain souvenir d’un âge d’or depuis longtemps révolu. La baie est plongée dans un fogg très anglais pour nous permettre de mieux apprécier les nuances de gris de la ville. Quand le Capitaine Cook déclara que l’on pourrait faire de la Nouvelle Zélande une Angleterre de l’hémisphère sud, pensait-il en fait à la météo? Tout porte à le croire… C’est ici que nous observons nos premiers pingouins, revenant d’une journée de pêche en mer aux dernières lueurs du jour.

En route nous nous arrêtons sur la plage de Moeraki et ses gros rochers dont les formes en ont déjà étonné plus d'un.

Un peu plus au sud encore, nous nous arrêtons à Dunedin, nommée ainsi en clin d’oeil à Edinburgh par les écossais qui fondèrent la ville. Le temps y est toujours prodigieusement mauvais, c’est à ne plus y croire : un jour pareil, Noé lui même aurait abandonné en voyant ça, des rivières de pluie coulent dans les rues pentues de la ville après chaque rincée. Nous découvrons la ville au rythme des averses, nous réfugiant dans un musée, un café ou un magasin à chaque grain. Malgré le déluge, c’est certainement la métropole que nous préférons jusqu’à présent, pleine de couleurs, de bâtiments anciens et de boutiques sympathiques.

De Dunedin commence la péninsule d’Otago, célèbre pour sa colonie d’Albatros royaux. Les Albatros parmi les plus grands oiseaux (leur envergure dépasse les 3m), ces grands voyageurs peuvent rejoindre le Chili en moins d’une semaine, volant plus de 1000kms par jour… Malheureusement leur repère est fermé au public - certainement pour les protéger des touristes chinois qui sinon les mangeraient, eux qui raffolent de toutes les espèces farfelues - et nous n’avons pas la chance d’en apercevoir un volant aux alentours, nous nous contenterons de quelques mouettes venues gentiment faire leurs besoins sur le toit de notre van en compatissant.