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Carnet de voyages

Mylène et Julien


San Cristobal de Las Casas

Publié le 12 Mars 2016, 03:55am

Catégories : #Mexique

San Cristobal de Las Casas
San Cristobal de Las CasasSan Cristobal de Las CasasSan Cristobal de Las Casas
San Cristobal de Las CasasSan Cristobal de Las CasasSan Cristobal de Las Casas

Nous franchissons une dixième frontière en Amérique et nous voilà maintenant au Mexique, dans l’état du Chiapas. Grande nouveauté, des panneaux le long de la route sensibilisent les conducteurs à ne plus jeter leurs déchets par la fenêtre, après un continent malheureusement recouvert de bouteilles en plastique et de sachets de chips, il était temps. Le soir nous arrivons à San Cristobal de Las Casas, perchée à 2200m nous ressortons nos vestes enfouies au fond de nos sacs depuis Cuzco, les températures tombent à 7 degrés la nuit.

San Cristobal est encore une ville coloniale très charmante, avec toujours ses nombreuses églises colorées et anciens couvents. La spécialité ici, que nous goûtons sans se faire prier, est le chocolat, boisson héritée des mayas, remercions les bien. L’identité indigène est ici très forte, presqu’un tiers des 5 millions d’habitants du Chiapas sont indiens. La pauvreté également, nous n’avions pas vu jusqu’à présent autant de jeunes enfants cirer des chaussures ou vendre des babioles dans la rue.

San Cristobal de Las Casas
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San Cristobal fut d’ailleurs le coeur du soulèvement zapatiste, déclenché à la signature en 1994 du traité de libre échange avec les Etats-Unis, défendant la reconnaissance et la protection de l’identité indigène et qui fut réprimé par l’armée mexicaine. La population est toujours très favorable au mouvement, nous dînons deux fois dans un bistrot sympathisant zapatiste, et les derniers résistants de l’EZLN se cachent encore dans ces collines, faisant aujourd’hui principalement usage d’internet pour véhiculer leurs idées et passant leurs nerfs sur un camion Coca-Cola de temps en temps.

San Cristobal de Las Casas
San Cristobal de Las CasasSan Cristobal de Las Casas

L’expérience la plus intéressante que nous vivons à San Cristobal est la visite d’un village voisin, San Juan Chamula, ou plus particulièrement la visite de son église.

C’est un petit village indigène, d'obédience maya, à seulement 15 minutes en collectivo (qui sont ici de vieux combis Volkswagen), le gouvernement mexicain lui a donné son autonomie et le village applique ses propres lois, les chèvres sont sacrées et les armes à feu interdites. Sur la place du village les indiens des terres aux alentours viennent vendre leurs récoltes sous l’oeil des gardiens de la ville, vêtus d’une peau de bête sombre et coiffés d’un chapeau de cowboy (les frères Dalton, photo 1). Derrière le marché la fameuse église donc, recouverte de symboles étranges. On peut y entrer en s’acquittant d’une taxe à un gardien qui précise bien qu’à l’intérieur les photos sont interdites et punissables de coups de bâtons, voire même d’emprisonnements, quand on se souvient que les mayas utilisaient leurs prisonniers pour les sacrifices on ne va pas s’y risquer (heureusement d’autres visiteurs ont été plus hardis que nous et nous avons pu trouver une photo sur google pour illustrer notre expérience. Photo du bas). Une fois la porte passée nous pénétrons dans un autre monde, l’église n'a de chrétienne plus que les murs et sert de nos jours à de mystérieuses cérémonies mayas. Les bancs ont été retirés, des deux côtés le long de la nef sont alignés de grands bouquets de fleurs, et devant eux des tables mises bout à bout et recouvertes de bougies allumées dont les flammes dansent avec les courants d’air. Du toit tombent de grands morceaux de tissus sombres, l’air est rempli d’un mélange trouble d’encens et de mire découpé par les quelques rayons du soleil percant les vitraux. Le sol est recouvert d’herbe fraichement coupée, sur ce tapis sont agenouillés plusieurs familles d'indiens autour de bouquets de cierges allumés, récitant des psaumes dans leurs langues indigènes. Certains tiennent sous leur bras un poulet qu’ils vont sacrifier, une fois les cierges consumés, à leur dieu préféré. L’église est plongée dans une ambiance terriblement étrange, presque irréelle, soupir d’un autre temps, d’un monde qu’on croyait perdu. Nous sommes charmés, la prochaine fois nous ramènerons notre poulet.

Merci à ceux qui ont bravé les coups de bâton pour avoir pris cette photo.

Merci à ceux qui ont bravé les coups de bâton pour avoir pris cette photo.

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